Migrants africains en Tunisie

Sur la côte tunisienne, le vivant qui recueillait les morts
A Zarzis, près de la frontière libyenne, un ancien pêcheur enterre bénévolement les corps d’hommes, de femmes et d’enfants naufragés en Méditerranée.

«Où vais-je l’enterrer ? A côté de l’homme sans tête ? Vers la femme coupée en deux ? Proche de l’homme dont il ne reste que le bassin et la jambe ? A droite des deux corps dont on a, exceptionnellement, prélevé l’ADN ?»Cette ritournelle macabre, Chamseddine Marzoug la tourne dans sa tête chaque fois qu’il ramène un corps de migrant en décomposition, dans un Peugeot Partner à la porte latérale grande ouverte pour atténuer l’odeur. Embarqué sur un bateau de fortune avec, en général, une centaine d’autres candidats à la traversée, ce corps espérait atteindre l’Europe depuis les côtes libyennes. Il a finalement dérivé des semaines en Méditerranée après un naufrage. Suivant les cas, il a été récupéré par des pêcheurs, par les gardes-côtes tunisiens, ou il a fini son périple marin sur une plage. (…)

Reportage pour Libération 

https://www.liberation.fr/planete/2017/07/05/sur-la-cote-tunisienne-le-vivant-qui-recueillait-les-morts_1581861/